Le 25 novembre est la journée nationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Avec les hashtags #balancetonporc puis #metoo notamment, les violences faites aux femmes sont revenues au cœur de l’actualité. Devenue grande cause nationale, cette question mérite d’être dans le débat public, partout. Depuis 11 ans, la ville d’Elbeuf organise fin novembre la semaine de lutte contre les violences sexistes.
« Les violences sexistes doivent être dans le débat public et c’est pour cela qu’ici à Elbeuf nous y travaillons et qu’une semaine chaque année depuis 11 ans y est consacrée avec l’ASAE, mobilisant la communauté éducative, les associations locales, les habitants, les élu(e)s. »
Djoudé Mérabet, maire d’Elbeuf
Mercredi 29 novembre, un temps fort a réuni 350 personnes au cinéma d’Elbeuf. Autour de Lizzie Sadin, photo reporter; Jocelyn Ochier microkinésithérapeute & Clélia Courtade fondatrice de l’association Envol’Toit, une grande discussion a été l’occasion de s’interroger sur l’invisibilité et les tabous qui trop souvent encore entourent les violences faites aux femmes. Les solutions pour stopper le cercle de la violence étaient également au cœur des échanges.
La violence, un tabou encore, des mortes encore
Oser parler des violences sexistes, des violences faites aux femmes, des agressions sexuelles est une nécessité, encore et toujours. 123 femmes tuées en 2016, ce sont 123 de trop. Pour les vivantes, sans parole, pas de guérison pleine et entière. Les élèves du lycée Maurois et du collège Mandela se sont saisis avec leurs enseignants de la question et ont écrit 9 chansons et des scénettes de théâtre pour mettre des mots sur ces violences. Le public de ce 29 novembre a pu découvrir leur travail avec beaucoup d’émotion.
Les intervenants ont insisté sur la capacité collective indispensable à accueillir la parole des femmes victimes. La charge du doute, de la remise en question, de la honte doit être renversée. Aux victimes l’écoute, la bienveillance, l’accompagnement devraient être dues. Il faut collectivement et individuellement oser voir ces violences. C’est le travail photographique de Lizzie Sadin. Il faut guérir les corps et avec eux les esprits et les âmes. C’est le travail de Jocelyn Ochier, c’est l’ambition de Clélia Courtade.
Les violences, cause nationale, oui mais
Oui mais pourquoi réduire les fonds d’Etat alloués aux actions de commune qui s’engagent pour sensibiliser les jeunes, les adultes, les professionnels? Oui mais pourquoi réduire les fonds départementaux alloués à l’hébergement d’urgence des femmes victimes de violence? Oui mais pourquoi les professionnels de santé et de l’éducation ne sont-ils pas vraiment formés à l’écoute, l’orientation, l’accompagnement des personnes victimes? Ce sont quelques unes des questions que les élu(e)s d’Elbeuf auraient aimé poser à la Secrétaire d’Etat à l’égalité femmes/hommes qui devait être présente, oui mais…
Une émission de radio sur les violences, par les habitants d’Elbeuf
A midi, ce 29 novembre était diffusée sur l’antenne de la radio associative HDR une émission conçue par un groupe d’habitants d’Elbeuf, dans le cadre d’un atelier encadré par l’association Education & Formation. Chroniques, interview, … ils se sont prêtés à l’exercice du journalisme pour imaginer cette émission et prendre la parole pour mettre leurs mots sur les violences sexistes.
En 2016, j’avais eu le plaisir de contribuer à cette semaine de lutte contre les violences sexistes à Elbeuf. Merci aux équipes organisatrices d’avoir fait appel à moi cette année encore pour accompagner cet événement.
Replay de l’émission de radio 2016 conçue avec des jeunes de la MJC d’Elbeuf.