Que t’as donné ta ville ? Que lui as-tu rendu ? Qu’est-ce qu’elle t’as pris ? Que lui as-tu offert ? Je ne sais pas.
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Elle a donné ses nuits son noir du ciel une étoile filante ses cauchemars offerts à l’oreiller aux draps de lumières voiles sur ses escaliers au travers des fenêtres un sourire dessiné. Elle a donné ses peurs ses coins sombres souterrains une larme un jour la pluie un autre. Elle a donné ses lignes blanches pour guides et frontières à effacer à force de temps et de sang sur les murs déposé. Elle a donné un feu clignotant intérieur allumé année après année. Elle a donné sa verticalité de béton d’arbres trop taillés son dos droit et un visage qui ne s’est pas retourné. Elle a donné ses sons son cri ses noyades une bouée deux mains agrippées. Elle a rendu la monnaie en piécettes dérisoires un puzzle à reconstituer. Elle a rendu son âme qu’elle aille peupler d’autres contrées. Elle a donné un ver un fruit un pommier vert. Elle a pris donné rendu elle a rendu donné pris. Elle a donné un bracelet à la cheville. Elle a pris la poudre est partie. Elle a donné son horizon. Un sillon un diamant un volcan. Elle a donné ses voisins elle a vendu ce qu’elle avait elle a recyclé elle a transformé elle a tendu une main jamais attrapée. Elle a donné un nuage un rêve un orage. Elle a donné son attente elle a pris son retard elle s’est assise dans ses escaliers elle s’est laissée traversée elle s’est laissée quitter elle a donné un aller. Simple comme elle a offert de revenir puis s’est envolée. Elle a donné sa clé sa carte son chemin sa pluie a tout emporté elle a séché ses pieds elle a séché ses joues. Elle a donné une rivière des souvenirs emportés sur ses courants son rivage. Elle a donné une poignée d’orties. Frotter frotter faire briller. Elle a donné une pierre blanche elle a offert ses pavés. Elle a donné son foyer elle l’a volé son foyer elle l’a rendu. Elle a donné un chemin éclairé. La nuit elle s’est échappée elle a donné sa course folle ses cheveux détachés elle a donné un endroit pour s’en retourner.
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[écrit composé avec les moyens du bord c’est-à-dire mon vieux piano désaccordé]