Une feuille à peine morte cache la terre une bourrasque puis dévoile le brun fourmillant des silences de minuscules vivants une feuille retourne dans le vent et l’espoir à son arbre son écorce épaisse de mille jours frondaison chante moque une feuille qui d’un souffle bousculée vers une lumière à demi et d’ombres projetées diagonale poudres scintillantes cendres déguisées une feuille agitée d’un air frais ouvre un chemin tranché d’un rocher dressé gardien de ce qui advient plus loin un caillou des cailloux glissent sous une feuille étourdie danse effleure la pierre sésame et poursuit lentement inéluctablement une haie aux fruits mûrs s’efface en respect une feuille aux veines sombres avance que se taisent les chants du chemin aux aguets recule ou précède une feuille à peine vivante cache le ciel le soleil a tenté l’instant éclairci mais déjà l’air retombe comme tout tombe avec lui, le ciel s’éclipse et tombe, les vents tournent et tombent, le chemin s’estompe et tombe, une feuille se dépose et tombe cache la terre.
Texte écrit dans le cadre d’un atelier d’écriture (une proposition puis 45 minutes pour écrire)