VALDELIA organisait à Lyon une nouvelle Matinale du Réemploi le 21 novembre dernier. L’ambition? Fédérer les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) autour de la filière du réemploi du mobilier professionnel et favoriser les échanges d’expériences.
Je travaille régulièrement avec VALDELIA, éco-organisme catalyseur des énergies pour une seconde vue du mobilier professionnel: le réemploi et le recyclage en dernier recours. Cette année, VALDELIA s’est déplacé en régions à la rencontre de ses partenaires: metteurs en marché, fabricants, détenteurs, ainsi qu’un large réseau d’acteurs de l’ESS.
« Comment s’organise une opération de collecte de mobilier réutilisable ? »
Avec des représentants de la recyclerie Valhorizon et de l’entreprise INO Recyclage , les grands principes du partenariat entre détenteur / VALDELIA / acteur local de l’ESS ont été rappelés. Mais les échanges se sont concentrés sur deux défis majeur du réemploi :
- Mieux identifier et consolider les débouchés du mobilier pro d’occasion,
- Mieux qualifier et caractériser le gisement.
Ces défis ne sont pas des obstacles. Ils sont stimulants et sont l’occasion d’améliorer la chaîne de valeur, avec VALDELIA comme ensemblier des parties prenantes:
- Travailler avec les détenteurs pour une meilleure caractérisation du gisement,
- Améliorer la visibilité des structures auprès des détenteurs. Cette Matinale aura d’ailleurs vu présenté l’annuaire des acteurs de l’ESS, réalisé par les équipes de VALDELIA. 50 fiches sont aujourd’hui éditées, une centaine est en cours de préparation.
- Mutualiser l’action des acteurs de l’ESS à l’échelle territoriale: collecte, stockage, mise en marché, …
- Augmenter la valeur ajoutée apportée au mobilier pro par les acteurs ESS : upcycling, design et formation.
« Réemploi: comment donner une 2nde vie aux matières & aux biens ? »
Pour répondre à cette question du « réemploi comment », VALDELIA avait convié aux débats L’Atelier D’éco Solidaire, le Foyer Notre Dame des Sans Abris et L’Atelier Emmaüs. Trois structures qui innovent pour que la seconde vie du mobilier pro soit encore plus belle que la première.
Mais pour cela, des ingrédients sont incontournables: au premier chef, une véritable logique de partenariat: entre acteurs locaux et avec les entreprises. Tout aussi essentiel, mettre en valeur celles et ceux qui transforment, qui créent. Le plus souvent, ce sont des personnes éloignées de l’emploi, en insertion. En toute logique, il faut investir dans la formation de ces personnes. C’est le cœur d’activités de l’Atelier Emmaüs qui n’a pas hésité à réunir des designers au sein d’un collectif pour développer une approche design à la fois dans l’objet à créer que dans le geste créatif qui doit être transmis à ses « artisans-apprenants ». Cerise sur le gâteau: les meubles créés sont en Open Design: toutes les structures intéressées peuvent utiliser les dessins, process développés par l’Atelier Emmaüs.
Pour ancrer cette démarche de réemploi dans l’économie locale, les échanges ont permis de souligner également l’importance de l’engagement du territoire : communes, intercommunalités, dans le cadre de leurs politiques publiques du climat, d’économie circulaire, ou encore Zéro déchet. Autre paramètre d’importance: la diversification. Le modèle économique du réemploi du mobilier pro n’est pas encore stable. Les structures doivent donc diversifier leur offre. A la vente, s’ajoute désormais souvent une prestation d’aménagement d’espaces en entreprises.
Les discussions furent riches, les échanges avec la salle constructifs. Et s’il fallait un mot d’ordre pour imaginer le réemploi de demain, ce serait celui-ci: BEAU. Le réemploi gagnera sa place par le sens qu’il porte en terme de modèle de société et par l’esthétique.