Avant de quitter le sol béninois, il y a de cela quelques jours, je voulais à tout prix rencontrer les personnes que je ne connaissais que sur Twitter, à travers ces quelques lettres « @OSMBénin« .
OSM pour Open Street Map, carte mondiale, créée par des personnes à travers le monde, sous licence libre. OSM, c’est donc des gens, des jeunes, des moins jeunes, des citoyens, motivés par l’ambition de créer et partager des données qui se cartographient. OSM, ce n’est pas une anecdote, c’est une lame de fond. Les entreprises, les collectivités, les ONG réalisent petit à petit, de plus en plus, la richesse du processus, son potentiel, sa capacité à rendre les territoires à leurs habitants. Entre autres.
Bref, j’avais furieusement envie de découvrir OSM Bénin. En quelques tweets, en quelques coups de fil le RV était calé. Direction le Café des Tics à Cotonou, espace de coworking – ouvert à des programmeurs, des associations, start-up, etc – qui héberge les activités collectives d’OSM.
Sam – à gauche sur la photo – travaille dans le secteur bio-médical, Saliou- à droite – finit ses études de géographie et étudie tout particulièrement la question de l’interface homme/forêt. Les rencontres, c’est souvent le fruit du hasard, qu’on aide un peu parfois. Sam et Saliou se sont donc rencontrés. Mais aussi Paul, urbaniste et Igor, promotteur du Café des Tics. Et c’est à l’été 2013 que la communauté OSM Bénin naissait. OSM et le Café des Tics, ça ne pouvait de toute façon que marcher: un samedi par mois, le Café organise des conférences publiques et gratuites sur les TICs, les Universités du libre y trouvent aussi un lieu de rencontre mensuel pour « les samedis du libre ». Le Café, tout simplement un espace dédié au partage d’expériences, un incubateur d’innovations.
Malgré les difficultés de moyens, de stabilité des connexions Internet, la communauté compte une vingtaine de membres, a à son actif de nombreuses « carto-party » et déjà elle contribue aux actions portées par OSM telles que la production de cartographies humanitaires (Ebola, inondations) ou s’emploie à cartographier, pas après pas les quartiers de Cotonou. OSM Bénin est également en réseau avec les autres communautés africaines: au Togo, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire notamment. D’ailleurs, au mois de novembre dernier, Sam et Saliou étaient à Innov’Africa à Lomé, forum des innovateurs du continent. D’ailleurs Innov’Africa 2015 se déroulera au Bénin! N’hésitez pas à visiter de fond en comble le site Internet INNOVAFRICA, vous y trouverez une mine d’informations pour voir le continent africain autrement!!
Bien évidemment, Sam, Saliou et les membres de leur collectif foisonnent d’idées. Ils ont des projets en tête, des données sur des thématiques particulières à recueillir, créer les cartes qui vont avec pour rendre service aux populations béninoises. C’est connu, la carte peut être un instrument de pouvoir. Créer des cartes libres, ouvertes à tous, à l’enrichissement de chacun, c’est rendre le pouvoir aux citoyens. Pouvoir de constater, d’apprécier, du plaidoyer, de changer. En tout cas, OSM Bénin, pour l’année 2015, s’est doté d’un plan d’actions:
Organisation de deux carto-party par mois,
Mise en place de partenariats avec les départements de cartographie des universités d’Abomey-Calavi, Parakou et Porto-Novo et leurs étudiants,
Organisation d’ateliers découvertes d’OSM,
Créer l’association OSM Bénin.
**********
Pour les retrouver:
**********
BONUS: le « making of » de notre rencontre
(parce que tout ce que j’ai écris là-haut est plutôt sérieux mais on s’est aussi bien marré!!)
*WaWW, Saliou & Sam m’ont carrément fait signer le tableau des amis du Café!! Vous avez vu (en haut à droite)? Trop la classe internationale!