Connaissez-vous VALDELIA? Il s’agit d’un éco-organisme créé en 2011 qui réunit les acteurs du secteur du mobilier professionnel et qui porte les valeurs de l’économie sociale et solidaire. 110 partenaires de l’ESS travaillent avec VALDELIA à travers la France, en particulier sur la filière du réemploi.
L’enjeu est de taille. Chaque année, 2 millions de tonnes de déchets d’ameublement sont générées en France. 250 000 tonnes proviennent des entreprises. 15% seulement sont recyclés. Avec la loi Grenelle 2, et le décret relatif à la gestion des déchets d’éléments d’ameublement professionnels (DEA) du 6 janvier 2012, le recyclage est une obligation.
75% de valorisation, l’objectif
Julien RICHARDSON, Directeur EXTRAMUROS – Crédit photo: VALDELIA
L’ambition est à la hauteur de l’ampleur du défi. Passer à 75% de valorisation. 75% de valorisation et non de recyclage. Parce qu’il faut aller plus loin que le recyclage: le réemploi. C’est pour donner à voir le champ des possibles, pour mettre en valeur les innovations que VALDELIA organisait le 30 novembre la 2ème Matinale du réemploi. J’avais eu l’occasion de travailler eux sur la première édition en 2015, aux côtés de Luc Alphand et j’étais ravie d’être à nouveau à leurs côtés cette année, parce que VALDELIA impulse une dynamique joyeuse aux problématiques traitées. Avec beaucoup de sérieux et de professionnalisme, mais sans se prendre au sérieux, l’équipe, emmenée par Arnaud Humbert-Droz, est engagée pour faire bouger les lignes, et pour ancrer son action dans le XXIème siècle: innovation, numérique, recherche et développement, au bénéfice de la chaîne de valeurs du mobilier professionnel.
Design, innovation et solidarité
VALDELIA noue des partenariats en regardant vers un avenir solidaire.
Prenez API’UP. Avec eux, des projets de recherche sont développés en vue de l’émergence d’une filière d’upcycling industriel. Il faut alors standardiser les pièces en réemploi, il faut prototyper, avec toujours l’objectif de rentabilité économique à long terme. API’UP est sur la voie et s’emploie aujourd’hui à essaimer auprès de porteurs de projets motivés. Nouvelles matières, nouveaux métiers, découpe numérique, design et le tout au service en premier lieu de l’insertion.
API’UP le processus créatif
Ou regardez du côté d’EXTRAMUROS. Là, l’insertion reste la pierre angulaire du projet. Par contre, l’approche du réemploi est différente. Il s’agit de produire des séries limitées haut de gamme à partir de mobilier professionnel. Et ça marche: de grands groupes sont séduits par le design et les valeurs que les meubles véhiculent. Même des fabricants de meubles pro décident de faire appel à eux. C’est le cas de l’entreprise leader KINNARPS, pour l’aménagement de leur salle de réunion du siège français.
Deux exemples parmi de nombreux autres!
Crédit photo: VALDELIA
L’innovation se situe aussi dans les services clés en main mis à la disposition des détenteurs de mobilier professionnel en fin de (première) vie. Co-Recyclage, en plus de sa plateforme web grand public de dons, apporte ainsi des solutions numériques pour que les entreprises puissent aisément organiser leur réemploi en interne d’abord, puis externe auprès de partenaires tels que des associations ou encore des start-up.
Des acteurs engagés, inspirants, ancrés dans le monde 3.0, bref, tout ce que j’aime.
VALDELIA, un ensemblier
Arnaud GOSSEMENT, avocat, insistera sur l’importance de préserver ce modèle d’éco-organisme dédié aux filières professionnelles. C’est un enjeu de crédibilité, d’efficacité, de lisibilité pour l’ensemble des acteurs.
Arnaud GOSSEMENT, Avocat – Crédit photo: VALDELIA
La matinale aura été l’occasion de souligner des initiatives mais aussi de pointer du doigt des priorités d’actions pour les mois et années à venir. Première d’entres elles, la communication. Les savoir-faire sont là, reste à faire savoir afin d’ouvrir les filières de valorisation à de nouveaux acteurs, à consolider les différentes étapes de la chaîne de valeur. Les dispositifs de collecte doivent pouvoir être améliorés. La fluidité de la rencontre entre l’offre et la demande peut être optimisée. Les débouchés peuvent être développés, pour consolider des modèles économiques solidaires. Pour tout cela, VALDELIA est un ensemblier. De belles perspectives à venir.
Arnaud HUMBERT-DROZ, Président exécutif VALDELIA – Crédit photo: VALDELIA