Métropole(s) en transition, c’est l’intitulé de cette journée organisée par la Métropole Rouen Normandie en ce 15 septembre. Au cœur des échanges, la marchabilité des villes.
Dès l’introduction, l’ambition politique était affichée. « L’enjeu c’est de bâtir collectivement les réponses », il faut « entrer en transition de façon positive et heureuse », diront respectivement Yvon Robert, maire de Rouen, et Frédéric Sanchez, Président de la métropole.
Pascal Canfin, Président du WWF, s’attachera quant à lui à reposer le contexte. Celui de la COP21 et du fameux Accord de Paris qui devrait rentrer en vigueur avant la fin de l’année. Pour lui, les ambitions de transition des villes doivent passer par l’activation de 4 leviers:
- notre système de valeurs
- notre plaisir
- notre intérêt
- la contrainte
Pour ce faire, il souligne l’enjeu de changement d’échelle, le principe nécessaire d’inclusion.
« En tout domaine, il faut lutter contre la monoculture. La résilience est diversité. »
Mais comment créer ces communautés d’actions, associant tous les acteurs, associations, citoyens, politiques, jeunes, …? Pascal Canfin évoque ce chaînon manquant qui doit permettre d’écrire une histoire collective et partagée, en touchant le plus grand nombre.
MARCHER LA VILLE
L’association Walk21, représentée par Bronwen Thornton, était l’une des invités de la Métropole. Elle porte la charte internationale de la marche qui a été signée au cours de la journée. Cette charte défend une vision, propose un guide pour rendre les villes à la marche: concevoir les aménagements depuis le prisme du piéton en est le ressort essentiel. Rendre l’espace public aux habitants sur leurs deux pieds l’objectif.
C’est ce qu’ont osé faire les maires de Pontevedra (Espagne) et Hasselt (Belgique). Ces élus ont du faire face à des levées de boucliers qui, avec le temps et par l’expérience, ont laissé place à une large adhésion. Plus près d’ici, à Strasbourg, une démarche similaire a été engagée, dans une logique de bouquet de mobilité.
Sonia Lavadinho, consultante en marche, s’est penchée particulièrement sur le cas de Rouen: marchabilité & attractivité commerciale était au cœur du cahier des charges qui lui était donné. Conférencière charismatique et passionnante, Sonia, à partir d’une enquête auprès des habitants et de sorties terrain, a travaillé sur leur rapport aux espaces publics. Une analyse que j’aimerais d’ailleurs lire en détail car alléchante…
UNE COMMUNAUTÉ D’ACTIONS
Pour parfaire cette journée, une séance de speed-dating était organisée: 39 acteurs de la transition, de l’innovation territoriales étaient réunis. 7mn après 7mn, les participants avaient l’occasion de les rencontrer, de poser leurs questions. Et ça ressemblait joyeusement à ça:
ET MAINTENANT?
Ce que je retiens, et c’est ce que j’ai partagé avec le public en guise de synthèse, ce sont deux principes pour l’action:
- Décloisonner & changer de regard – Engager une politique de transition rend indispensable de savoir changer de regard sur les défis à relever: comment sont-ils appréhendés par les différentes parties prenantes, quelles sont les attentes parfois contradictoires mais aussi souvent convergentes.
- Oser – Oser viser le long terme, oser innover, oser aller parfois à contre-courant.
Comme toujours, ce sont aussi toutes les discussions « off » qui furent riches, avec toujours cette même préoccupation que partagent beaucoup d’acteurs du développement local: mais comment toucher enfin le plus grand nombre, pour massifier, pour changer les comportements, pour embarquer les citoyens dans l’aventure? Personne ne semble avoir encore trouvé la réponse: des outils numériques? Oui, mais pas que. De la médiation à une échelle micro-locale? Oui, mais ça coûte cher. Changer les formes et cadres de la concertation? Oui et il y a encore beaucoup à faire…
Retrouvez la journée sur Twitter avec #MEETinRouen
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Regardez ce petit aperçu de la séance de speed-dating