Les élections municipales approchent, plus que 3 mois. Les candidats se mettent en campagne. Jusqu’à présent, un élément, selon moi essentiel, n’a pas encore été mis sur le devant de la scène. Désormais, sur les bulletins de vote, les conseillers communautaires seront fléchés. Plus clairement, en votant pour une liste, vous votez également pour les représentants de votre commune au sein de l’intercommunalité (communauté de communes, communauté d’agglomération, …). C’est la loi n°2013-403 du 17 mai 2013 qui institue ce changement, pour les communes de plus de 1000 habitants.
Je trouve que cette évolution constitue un bon pas en avant vers une meilleure lisibilité des territoires d’aujourd’hui. Cette question vous semble lointaine? Savez-vous qu’en matière de développement économique, d’habitat, d’aménagement de l’espace, de politique de la ville, seules les agglomérations sont compétentes (lorsqu’elles existent)? Si votre commune est membres d’une communauté de communes, l’aménagement de l’espace et le développement économique lui sont obligatoirement dévolus? A cela s’ajoutent les compétences facultatives et optionnelles (environnement, gestion de l’eau, voirie, transports, gestion des déchets, jeunesse, culture, …). Je vous invite d’ailleurs à aller vous renseigner, je suis sûre que la répartition des compétences chez vous peut vous surprendre!
Alors, ne serait-il pas intéressant que les candidats présentent aux électeurs le projet de territoire qu’ils ont l’intention de défendre? Je pense que oui. Je serai donc attentive aux discours de campagne. Qui s’engagera, osera s’engager dans ce débat? Certains penseront peut-être que « tout ça c’est trop compliqué pour les gens ». Je ne crois pas. Il faut redonner de l’appétence pour la res publica. Se faire élire sans expliquer clairement ce sur quoi on pourra agir en tant que commune et ce qui dépend de choix collectifs et intercommunaux, c’est plutôt continuer à enterrer l’intérêt pour la politique…
Affaire à suivre pendant les trois mois à venir!
100% en phase !!
Je suis effarée de voir les « papiers » qui commencent à fuser de la part des candidats au municipales, et qui promettent des emplois, des entreprises, des travaux… sans même évoquer que ces compétences ne sont plus exercées par les communes !!
Merci Ghislaine d’être passée par ici. Je crois qu’il y a de la pédagogie à faire, autant pour les citoyens que pour les élus…
Vous avez mille fois raison de déplorer l’absence de l’intercommunalité dans le débat électoral, mais on ne peut reprocher aux citoyens de se désintéresser d’un débat sans vote réel…
Le scrutin municipal est l’une des seules consultations qui ne souffre pas trop de l’abstention, parce que les électeurs savent que le choix du maire et de l’équipe municipale amène de vrais changements dans leur vie quotidienne et que chaque bulletin de vote pèse d’un poids réel dans le choix fait à l’échelon.
Certes, l’intercommunalité amène, de fait, des changements encore plus importants dans le quotidien des électeurs. Mais le bulletin de vote « fléché » ne pèse presque rien dans le choix du projet de territoire, qui reste lié à un scrutin indirect et donc inégal selon le poids de la commune. De plus, dans ce système, on présente autant de projets de territoire que de listes communales, chacun s’arrangeant pour mettre en avant les avantages que sa commune peut obtenir de l’agglomération…
Le fléchage des candidats est donc une mesure purement cosmétique. Le débat sur le projet de territoire n’a pas de sens dans le cadre électoral de la commune et ce débat ne fera sens que lorsqu’il sera sanctionné par un vote au suffrage universel à l’échelon du territoire.
Oui Franck je comprends. C’est vrai qu’il est indispensable de faire des interco un scrutin direct. En attendant, parler des interco, comme Ghislaine le note dans son message, au moins expliquer le qui fait quoi serait bien utile dès maintenant, au niveau des communes.