[Cette image n’a rien avoir le texte MAIS je l’aime bien! Souvenirs de vacances etc]
Il y a quelques jours de cela, dans ma petite automobile, me rendant au travail, j’écoutais la radio. France Culture en particulier, Les Matins, pour la précision. J’ai pris l’émission en cours, écoutais d’une oreille distraite. Pourtant un mot a retenu toute mon attention et depuis, il ne cesse de me revenir à l’esprit. Ce mot, c’est Postpolitique. Je pense ne l’avoir jamais entendu auparavant. Il était alors prononcé par Coralie Delaume, évoquant l’Europe. Je ne connais pas cette journaliste, de ce que j’entendais, elle n’est clairement pas une proeuropéenne. Peu importe. Le mot « postpolitique » en lui-même était là, posé et continue encore de me questionner. Je vous livre ici quelques réflexions qui me traversent depuis.
Utiliser ce mot, est ce entendre que l’ère du politique est passée? Qu’à celle-ci a succédé une ère technocratique (le contexte européen reste l’espace où cette question se pose peut-être le plus)? Et qu’aujourd’hui se déploie la Postpolitique: un état où les pouvoirs publics n’ont de pouvoir que l’expression et de pouvoir que les promesses médiatiques?
Et puis, si ce fameux Postpolitique représentait plutôt un avenir créatif et épanouissant organisé autour de la coresponsabilité? Des Etats « ouverts ». Une gouvernance horizontale. Une société à reconstruire autour du partage où les régulations sont citoyennes, délibérées collectivement. Un Etat totalement décentralisé où les ressources, biens communs, telles que l’énergie, les productions alimentaires, etc, sont au coeur d’économies locales. Une société où le numérique aura trouvé sa place pour que des canaux nouveau d’exercice de la démocratie soient efficacement utilisés? Mais peut-être qu’à cette utopie il faut veiller à éviter un mal dont on peut sentir déjà quelques ressorts. Une gouvernance des peuples qui au nom de protection de La Liberté, mettrait de côté les libertés individuelles, dans un monde postpolitique et finalement très Big Brother.
Selon qu’on se positionne comme optimiste ou pas, on peut ainsi imaginer le Postpolitisme du XXIème siècle de façons très différentes. C’est drôle, mes lectures de ces dernières semaines semblent toutes converger vers ces questions: Contre les élections, Démocratie Numérique*, Peine Perdue**, Démocratie Stop ou encore, La France périphérique, … Et je pense que très vite, cet ouvrage « Postpolitique » va entrer dans ma pile de lecture!
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*Démocratie Numérique: Je ne vous ai pas parlé de ce livre ici car il m’a plutôt déçu. En même temps, il a été écrit en 2009, je l’ai acheté en 2010 et lu en 2014… et sur les enjeux du numérique, il faut croire que tout vieillit plus vite que dans le monde réel. Pour autant, j’ai entendu son auteur Nicolas Vanbremeersch, dans l’émission Du grain à Moudre intitulée « Le web, avenir radieux du prolétariat? » et là, je l’ai trouvé pertinent.
**Peine perdue: à travers ce roman d’Olivier Adam, j’ai eu le sentiment d’explorer un monde postpolitique mais celui qui a pris la pente du pessimisme en effet, où l’humain se retrouve à ce point perdu en pleine tempête que le monde environnent en perd toute lisibilité, toute crédibilité, la politique, la res publica n’y existent plus.