Après la rencontre de Kate, à Bruxelles, je vous emmène avec moi, à la rencontre de Pascal, du Réseau Nature…
Pascal, qui êtes vous? Où êtes-vous?
Habitant Manhay, une jolie commune dans les Ardennes belges, je suis employé depuis 2005 dans l’asbl Natagora qui a pour objectif d’enrayer la perte de biodiversité (réserves naturelles, protection des espèces) et de sensibiliser le public aux questions relatives à la biodiversité. Depuis mon engagement, je me suis impliqué dans divers projets sur les terrils et le climat. Depuis 2009, je coorodonne le projet Réseau Nature.
Qu’est ce donc que le réseau nature?
Le Réseau Nature est un projet qui vise à encadrer tous les citoyens désireux d’accueillir la biodiversité sur leurs terrains.
Que l’on soit un particulier, une entreprise, une école…, tout le monde peut participer quelque soit la taille du terrain !
L’adhésion au Réseau Nature est gratuite et se fait par la signature d’une charte téléchargeable sur le site internet.
Le projet repose sur deux piliers :
- La mise à disposition d’outils concrets pour développer la nature. On trouvera sur le site web des fiches conseils et des adresses utiles (pépiniéristes vendant des plantes sauvages…). On propose également des expertises de terrain pour aider les gens à définir un projet nature pour leur terrain.
- La communication autour de leur projet nature avec une labellisation du terrain un an après la signature de la charte. Une carte google permet également de localiser et contacter les autres membres du Réseau. En 2013, des pages participatives permettront au membres d’échanger entre eux et de mettre en avant leur projet nature (blog).
A ce jour (janvier 2013), le Réseau Nature compte près de 500 participants et couvre pas loin de 800 hectares.
Comment est-il né?
Ce projet n’est pas nouveau… En effet, un projet similaire, appelé Refuge Naturel, avait vu le jour dans les années 90 mais a été victime de son succès : pas assez de personnel pour répondre à la demande ! A l’époque, Internet n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. En 2009, nous avons décidé de relancer ce projet de Réfuge Naturel (sous un autre intitulé) mais en basant sa dynamique sur Internet afin que le projet puisse se dévelopepr avec un minimum de ressources humaines. En parallèle, nous avons formé des bénévoles pour assurer les visites dans les jardins.
La Belgique met-elle en place des actions fortes de protection de la biodiversité?
La Belgique dispose en effet de nombreux outils et programmes pour assurer la protection de ses ressources naturelles.
On citera par exemple la mise en place du Réseau Natura 2000 (13 % du territoire) ou encore la création des réserves naturelles domaniales (gérées par la Région wallonne) et agréées (gérées par des collectivités). Mais savez-vous qu’à peine 1 % de notre territoire est sous statut de protection (réserves naturelles) ? Le reste ne bénéficie d’aucune protection forte en matière de biodiversité ! Ces « mesures légales » ne peuvent donc à elles seules enrayer la perte de biodiversité puisque l’esentiel des zones naturelle ne sont pas protégées ! Et ce sont ces zones qui subissent quotidiennement des pressions humaines (urbanisation, plantes invasives, pollution…). Voilà pourquoi, il était important de développer un projet qui puisse rendre le citoyen acteur de la nature sur son terrain afin de pouvoir créer un véritable maillage vert sur la Wallonie.
Est-ce que les habitants semblent sensibilisés à la biodiversité?
Dire non serait exagéré mais le sont-ils suffisamment ? Je ne pense pas ! On parle toujours de crises économiques et sociales mais la crise environnementale est souvent passée sous silence alors qu’elle est directement liée à notre propre survie (en tant qu’espèce). Quand on regarde le sondage concernant les préoccupations des belges (sondage Télémoustique de 2011), la perte de biodiversité n’est même pas reprise dans le Top 30 ! Et pourtant, aujourd’hui, la vie sur Terre est en train de disparaitre à un rythme alarmant. La société capitaliste de consommation cible tout sur le profit à court terme… C’est incompatible avec le maintien de la biodiversité ! Heureusement, la conscientisation se fait mais (trop) lentement par rapport à la problématique. Les choses ne bougent pas assez vite et on en reste souvent à des discours de principes… Les actions sur le terrain restent trop timides ! Voilà pourquoi encore, il est important de rendre le citoyen lambda acteur de la nature chez lui !
Le terme « BiodiverCité », ça vous inspire?
Oui, totalement. BiodiverCité… c’est la nature en ville ! Il faut sortir la nature des réserves naturelles et la rendre accessible à tous que l’on vive en ville ou à la campagne.
Chacun d’entre nous à une responsabilité par rapport à la biodiversité. Chacun d’entre nous peut à son échelle inverser la tendance actuelle (perte de biodiversité) et apporter un coup de main à la nature. Planter des arbustes indigènes qui attirent les insectes pollinisateurs, creuser une mare naturelle sans poissons rouges, semer une prairie fleurie, arrêter d’utiliser des pesticides… sont autant de mesures simples et très efficaces pour ramener de la vie dans son jardin !
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Le réseau nature et Seedbomb.net avancent résolument dans le même sens, c’est pour cela qu’ils deviennent Partenaires!
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