Il y a longtemps, je vous avais parlé de ma montre. Je ne la porte plus, problème technique… Depuis, je m’intéresse aux alternatives, puis voilà, j’ai découvert la marque la trotteuse & compagnie. J’ai voulu en savoir plus sur son projet éthique et ses créateurs, Brice et Antoine. Rencontre…
Brice, Antoine, qui êtes-vous?
Brice : Nous sommes deux amis de 25 et 27 ans passionnés par l’entrepreneuriat, l’horlogerie et les voyages. On s’est rencontré durant nos études il y a environ 2 ans et notre projet est né naturellement après avoir imaginé et fantasmé notre montre idéale : élégante, avec un design très sobre, à mixer avec une large palette de couleurs de bracelets, du noir classique au bleu profond en passant par un corail flashy.
Pourquoi la montre?
Antoine : Très bonne question ! En école, nous parlions souvent de montres tous les deux. Nous nous présentions les montres à lecture alambiquée que nous avions découvert le weekend. De fil en aiguilles nous ne parlions plus que de ça ! Sans toutefois arriver à dénicher la montre qui nous faisait rêver : simple, responsable et bon marché. Lorsque nous avons eu l’idée de nous lancer dans la création d’une marque française, la montre s’est naturellement imposée à nous.
Le made in France, pour surfer sur la vague de la marinière de M. Montebourg? Ou un engagement éthique?
Brice : Pour nous c’est un réel engagement. Nous sommes très attachés à l’idée de produire le maximum de composants en France pour un produit de la gamme 150-300 €. Le ‘Made in France’ est une appellation assez souple et nous ne voulions pas nous contenter de jouer sur la définition juridique du terme, nous avons voulu aller le plus loin possible dans cette démarche.
Antoine : On adore discuter avec des personnes passionnées par leur travail, et la fabrication française nous permet de les rencontrer. Je trouve que le ‘Made in France’ est utilisé à toutes les sauces aujourd’hui. On ne sait plus trop ce qui l’est vraiment ou pas. Nous essayons d’être les plus transparents possible en décrivant la provenance des éléments de nos montres comme si nous les présentions à nos amis. Nous spécifions « assemblé en France » au dos du boîtier, « fabriqué en France » à l’envers du bracelet » et « imprimé à Champigny sur Marne » pour notre packaging.
Brice : On a aussi opté pour la conception la plus écologique possible en ce qui concerne le packaging : le carton kraft est recyclable et l’encre utilisée est d’origine végétale. Notre packaging minimise également l’utilisation de colle grâce à son système de pliage.
Elle est comment cette tannerie dans les Pyrénées (où précisément d’ailleurs)? Pourquoi celle-ci?
Antoine : Pour confectionner nos bracelets, nous avons sélectionné un atelier situé au cœur des Pyrénées qui utilise des peaux travaillées par une tannerie à Espelet. Nous avons choisi cet atelier et cette tannerie car ils répondent parfaitement à nos exigences de qualité. Depuis 1927, cette tannerie perpétue la tradition du beau cuir et sélectionne ses peaux avec beaucoup de soins. Nos cuirs portent des marques naturelles, comme par exemple le grainage, qui varie d’un bracelet à un autre : comme les bracelets sont confectionnés à partir de cuir de taureaux, le grainage est différent selon la partie de la peau découpée et utilisée. Chaque bracelet est donc unique !
Comment sont nés les noms des couleurs des bracelets?
Brice : Nous avons choisi de baptiser nos boîtiers « Marcel » (le blanc) et « Josette » (le noir), car ce sont deux prénoms portés par nos grands-parents et qui sonnaient très franco-français à nos oreilles, c’était donc bien en accord avec notre concept. Du coup on avait envie de contre balancer cette notion avec l’imaginaire lié aux bracelets, en leur donnant des noms de lieux qui nous ont marqués lors de nos voyages. Par exemple, l’un de nos bracelets bleus s’appelle « Balicasag » à cause d’une île minuscule, toute plate, perdue dans l’Archipel des Philippines au large de Bohol. J’ai découvert cet endroit avec des amis lors d’un voyage en 2012. L’eau y est d’un bleu incroyable. Notre bracelet rouge a été baptisé « D.U.M.B.O », l’un des « borough » de Brooklyn près de New York où j’ai travaillé quelques temps, qui est plein de vieux entrepôts en briques rouges réhabilités en bars et salle d’expos. On aime bien l’idée que nos trotteuses trottent autour du monde.
Antoine : Me représenter ma grand-mère sur le Mékong m’amuse toujours autant qu’au premier jour !
Je ne porte plus de montre en ce moment, pourquoi devrais-je en remettre une à mon bras (et lequel au fait!)?
Antoine : A force de voir des montres imposantes au poignet des personnes que tu croises, tu vas très vite vouloir faire partie du groupe de trotteurs ! Tu la porteras à droite comme la plupart des filles !
Brice : On n’est pas habitué à avoir plusieurs bracelets pour une montre. Tu verras que plus tu en as, plus tu aimes les changer tous les jours pour les assortir à ta tenue et moins tu oublies de mettre ta montre !
Merci Rebecca pour ce joli article! 🙂