Comme un alcool trop fort mais aux arômes délicieux, comme des mots prononcés trop vite mais captivants, comme une sensation de vitesse mais immobile, comme des vagues trop fortes mais rassurantes. C’est un peu tout ça à la fois que j’ai ressenti en me plongeant dans La mécanique des fluides de Lidia Yuknavitch. Pendant les 198 premières pages surtout, des pages enivrantes, intrigantes. Et puis j’ai eu la sensation qu’un autre livre s’ouvrait.
Mon amoureuse, l’écriture
« Mon amoureuse, l’écriture », tel est le titre du chapitre charnière. Comme si d’un coup, cet amour là apportait l’apaisement à cet alcool, à ces mots, à cette vitesse, à ces vagues. Je ne sais pas ce que c’est d’écrire. Peut-être un jour arriverai-je à vivre ces tremblements là, mais pour l’instant je ne sais pas. Avec Lidia, j’ai pu percevoir – partager des vibrations même – ce qu’écrire fait advenir. Ce qu’écrire peut guérir, assembler, sauver autant un corps qu’une âme.
« Assemble les fragments comme ils viennent »
Sans aucun doute est-ce la guérison d’une femme, d’une histoire familiale qui m’a le plus touchée. Je déteste pleurer mais quand des larmes ont quitté mes yeux en tournant les toutes dernières pages, j’étais heureuse, comme si celles-ci, ces larmes et ces pages, me faisaient vraiment du bien, alors je les ai accueillies comme un cadeau. Lâcher prise. Plus forte.
« Ecrire pour amener le rêve délicat sur le bout des mots, les embrasser, reposer sa joue dessus, ouvrir la bouche et respirer corps à corps pour ressusciter son être. »
Lidia Yuknavitch
Editions 10/18
BONUS – Le Ted Talk de Lidia Yuknavitch
C’est de sa vie, de sa mécanique des fluides, dont elle parle