Pesanteur vide et moite le tempo du sang qui tape sous la peau. Gonfler jusqu’à exploser, peut-être.
Se couper des sens. Caresser la sensation persistante et y revenir. Là où l’on tente d’évanouir le réel dans une routine sur le fil. Le silence n’est pas le sommeil, ni la mer calme il est une enveloppe. Inutile, les ondes lointaines oscillent comme ou contre le corps qui ne sait plus dormir. Pulsations. Assourdissantes là où tout circule. Sang, air, veines, poumons. Palpitations. Le silence titube jusqu’aux tympans. S’insinue, sifflement qui jamais ne tait les battements. Les paupières cousues du même fil de silence encore encore luttent contre les reflets lovés dans la rétine. Souvenirs prisonniers. Et ce corps de silence, toujours, encore, ampute l’air. Aucun courant de vie. Immobiles l’âme et la lumière. Noire et pourtant retient les braises qui couvent au-dedans. Etincelles. Sur les tempes le feu transpire, enflamme ce qui se met à penser, irrigue les poings serrés. Les fourmis s’amassent, font temple et toujours en silence, sur le fil, colonisent les pores victorieuses, dressent un volcan, une empreinte éternelle. Puisque rien n’a de sens.