Pourquoi aime-t-on un livre? C’est sans doute la question qu’il ne faut pas vraiment se poser en littérature. Aimer un livre, c’est un ton, une larme parfois, un éclat de rire, des images qui apparaissent au fil des pages, une rencontre. Belle rencontre justement. Vera Candida, je l’ai rencontrée parce qu’une amie me l’a présentée, quelque part sous le soleil du Portugal. « Une histoire de femmes » m’a-t-elle dit. Je l’ai rencontrée, aussi, parce que Véronique Ovaldé, l’a mise au monde.
« Il y avait centre trente-deux marches pour accéder à la Villa. Il était donc impossible de s’asseoir exactement au milieu de l’escalier. Ce fut la pensée qui accompagna Rose Bustamente durant les trois jours de fièvre qui suivirent son affaissement dans la salle de cinéma. Soixante-six marches et soixante-six marches. Quelle idée de construire un escalier sans marche du milieu. »
Vera Candida, c’est une vraie rencontre. J’ai le sentiment de l’avoir vue, ses cheveux, ses sourcils, son regard, mais aussi son âme, ses tourments, sa mémoire aux mille tiroirs. Sa grand-mère pareil. Avec ses rides, ses robes à froufrous dans la vieille malle. Vera Candida m’a fait pleurer pendant le léger strabisme de la Vierge.
Si, finalement, je sais, en partie pourquoi j’aime un livre. Un livre, c’est ouvrir un univers tout en apprenant à mieux comprendre le sien. Les auteurs savent poser des mots sur des sentiments, des sensations que parfois on a ressentis; ils écrivent les mots justes qui rassurent, bousculent, interpellent.
C’est beau un livre, comme un cœur battant. Et dans la famille de Vera Candida, ils battent forts les cœurs. Le mien avec, et vous?
Ce que je sais de Vera Candida – Véronique Ovaldé – Éditions de l’Olivier