Quand on parle efficacité énergétique, on pense tout de suite à l’habitat et au chauffage, beaucoup moins à l’industrie. Et pourtant. Pourtant c’est un enjeu majeur, notamment en Normandie où les activités industrielles sont encore très présentes. C’est pour cela que l’ADEME organisait un séminaire à ce sujet le 14 décembre dernier, séminaire que j’ai eu le plaisir d’animer.
L’industrie, un autre rapport au temps
A la différence des problématiques énergétiques dans le secteur du bâtiment et de l’habitat en particulier, l’industrie ne travaille pas sur les mêmes pas de temps s’agissant du retour sur investissement des opérations d’efficacité énergétique. Là où le calcul se joue sur dix ans, voire plus dans l’habitat, l’industrie elle table sur une échéance à 2 ans en moyenne. Forcément, le raisonnement préalable aux investissements est tout autre: il est indispensable d’identifier les gisements faciles: impacts maximum pour un investissement minimum. Ce point où les courbes se croisent doit être appréhendé en intégrant les outils financiers existants. Et ce point ne peut être trouvé qu’après un audit global des process industriels.
Des petits pas au management de l’énergie dans l’industrie
Il n’y a pas de règle absolue. Tel industriel dont le coût de l’énergie représente la part majoritaire dans son coût de fabrication produit, ou tel autre pour lequel la facture énergétique est diffuse sur plusieurs process ou postes d’activités: les situations sont différentes, les approches tout autant, mais avec le même impératif, la rentabilité à court terme.
Lorsque la sensibilité énergétique est grande, le SME (Système de Management de l’Energie) est l’outil le plus complet: la certification ISO 50001 permet de travailler dans une logique d’amélioration continue en impliquant l’ensemble des acteurs de l’industrie. Pour les PMI, des audits sont l’outils privilégiés pour avancer, pas à pas.
Pas de miracle! Formation, transversalité & accompagnement
Une constante se dégage des débats de ce 14 décembre. L’industrie pour entrer dans la danse de l’efficacité énergétique, doit pouvoir s’appuyer sur quelques ingrédients jugés indispensables:
- la formation des équipes, et ce à tout niveau;
- un portage au plus haut de la chaîne de décision;
- une approche managériale;
Plus encore, ce qui fait consensus c’est la nécessité de structures relais qui mettent « le pied dans la porte » puis qui apportent les clés de la réussite: veille autant sur les solutions opérationnelles que sur les bonnes pratiques du secteur d’activités, orientation sur le volet financier, accompagnement méthodologique sur la conduite de la démarche énergétique. Cet accompagnement peut parfois être celui des collectivités territoriales, de l’Etat et de ses agences dédiées ou encore de structures locales, souvent associatives, réunissant des industriels autour d’actions collectives. Oui, le pair-à-pair reste une valeur sûre de la conduite du changement.
J’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de travailler pour l’ADEME.
L’ensemble de mes références.