Qui ne connaît Dorian Gray? Ce conte de la beauté, de l’innocence, du temps qui passe, de la culpabilité.
Oscar Wilde a, avec ce roman, offert une histoire qui résonne forcément. La beauté, la jeunesse, les plaisirs éternels… Faust, Blanche-Neige, Narcisse et tous les autres… Ils sont nombreux à poursuivre cette quête…
Enrique Corominas s’est attaqué à sa manière au mythe de Dorian Gray, en bande-dessinée.
Je me suis laissée tentée par le format de la BD, les couleurs, le trait proposé. Pourtant, finalement, je suis restée sur ma faim.
Je crois que pour vraiment l’apprécier, il vaut mieux ne pas connaître l’histoire de Dorian Gray. Je n’ai pas réussi à me laisser réellement porter par ces pages, cependant que le dessin me plaît vraiment!
J’ai trouvé que la BD allait trop vite. J’aurais aimé rester plus longtemps dans les rues sombres londoniennes. Suivre Dorian plus longtemps dans sa tragédie métaphysique. Le suivre dans ses errements nocturnes.
Pour autant, dans l’édition que j’ai achetée, la BD se finit par quelques pages où Enrique Corominas explique ses choix artistiques, son envie de traiter cette histoire, son cheminement pour proposer ce bel ouvrage.
Et là, c’est juste passionnant! Je suis revenue en arrière pour scruter les dessins, leur évolution, qui suit celle de Dorian. Certainement, mon oeil n’est pas assez aiguisé. Tous ces détails, ces choix, je ne les avais pas vus. Peut-être ressentis, mais pas vus. Avec ces confidences artistiques de Corominas j’ai pu toucher du doigt la complexité du travail de l’artiste qu’est un dessinateur de bande-dessinée. Rien que pour ça, je ne regrette pas mon achat!