Le mois de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), tous les ans en novembre, est l’occasion de donner à voir les initiatives, les entrepreneurs, les dynamiques locales qui sont à l’œuvre un peu partout dans les territoires. Créer des emplois non délocalisables, répondre à des besoins non satisfaits, mettre en réseau les acteurs sur le terrain, faire émerger de nouvelles synergies, ce sont quelques uns des bénéfices de l’ESS. Alors pourquoi s’en priver?
Jeudi 24 novembre, j’étais justement à Évreux, invitée par le Grand Évreux Agglomération, pour animer une rencontre posant cette question
« Comment faire émerger des coopérations territoriales sur le territoire? »
Pour y répondre, rien de tel que d’aller voir ce qui se passe ailleurs! Ailleurs, c’était La Maison d’Économie Solidaire du Pays de Bray et Le Phares. Et puis aussi, plus proche, le pôle mobilité du Havre.
Coopérer une valeur ajoutée
Comme l’a clairement montré la Chambre Régionale de l’ESS, miser sur la coopération, c’est gagner à coup sûr. Gagner en efficacité, en compétences, en innovation. C’est créer une chaîne de valeurs augmentée de la richesse de chacune des parties prenantes qui entre dans la danse. Oui mais coopérer, comment et pourquoi? Il faut se souvenir que l’ESS a l’humain au cœur. Coopérer pour améliorer les réponses apportées aux besoins des populations locales, des entreprises locales, des collectivités, l’intérêt général toujours. Le Pôle Territorial de Coopération Économique (PTCE) en est l’un des outils. Pas le seul. Avant de monter un PTCE, il faut repérer les besoins, les porteurs de projets, mettre en place le tour de table qui donnera naissance à des synergies nouvelles. Pour cela, il y a par exemple la Fabrique à Initiatives, dispositif porté par l’Agence de Développement Régional de l’Entrepreneuriat Social & Solidaire (ADRESS).
Le PTCE, outil protéiforme au service des territoires
Un PTCE, c’est un appel à projets mais sans doute surtout une philosophie incarnée dans des dynamiques aux profils très différents. Un lieu d’hospitalité, avec Le Phares où la quinzaine d’habitants mutualise espaces, recherche & développement, idées pour des projets écologiques et solidaires. Bienveillance, respect, responsabilité, collectif, empowerment sont les fondements sur lesquels Le Phares continue à se construire. Au Havre, le pôle mobilité réunit, là aussi sous le statut de Société Coopérative d’Intérêt Collectif, entreprises dites classiques, collectivités, associations pour répondre aux enjeux de mobilité de la population.
La gouvernance, le défi
S’il faut identifier un point commun à de nombreux PTCE, c’est le défi de la gouvernance. Coopérer, c’est facile à écrire et à vendre. Dans la réalité, il faut changer de posture, il faut que chacun y trouve son compte, il faut se mettre autour d’une table, d’égal à égal. Il n’y a plus de donneur d’ordre. Il n’y a plus de commande. Il n’y a plus que des synergies à inventer, de nouveaux modèles porteurs d’utilité sociale.
L’association L’ABRI, implantée de longue date dans la région d’Évreux le sait, il y a des besoins, des opportunités. Reste à enclencher le processus de réflexion commune. Son Président sait que le temps peut être long, mais nécessaire pour coopérer efficacement.
« Il faut être prêt à des concessions de court terme pour être gagnant à long terme »
Lors de cette rencontre, les élus en charge du développement économique et de l’emploi, de la cohésion sociale et de l’insertion ainsi que celui à la politique de la ville de l’Agglomération d’Évreux étaient présents. Bon point parce que dans la recette du PTCE, plusieurs ingrédients sont importants, y compris celui de la volonté politique d’accompagnement. De quoi booster l’ESS dans les mois et année à venir. Affaire à suivre.
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