A quelques jours de la COP21, nombreux sont les événements, rencontres, débats autour du climat. Oui, il faut limiter le dérèglement pour contenir la hausse moyenne des températures: le seuil de 2 degrés était l’impératif. Je me permets le « était » tellement il semble que l’ambition de la COP se réduise comme peau de chagrin.
Les 18 et 19 novembre, le CEREMA organisait avec ses partenaires un colloque centré sur la question de l’adaptation. C’est sans doute anticiper que de travailler 2 journées cette nouvelle question. Vraiment une idée neuve, au royaume du climat. Philippe Madec, architecte et Benoît Laignel, membre du GIEC ont repositionné la problématique dans un contexte géographique, culturel et donc humain, en ouverture de ces journées.
Viser 2050 et plus
S’adapter à quoi? Comment apprendre à se projeter loin, vers la génération future, pour dessiner aujourd’hui l’aménagement du territoire pour demain? Finalement, la question est globalement restée sans réponse. Sans réponse mais ancrée dans l’esprit des intervenants et du public je le pense. J’y revenais sans cesse, mais les participants aux débats, honnêtes, reconnaissaient bien souvent que les territoires, les villes commencent à intégrer cette question et mettent en œuvre des projets, des bâtiments, des quartiers adaptés au climat d’aujourd’hui et potentiellement à la contrainte des +2° du monde d’après. La nature en ville redevient un principe, aidé par les trames vertes et bleues: politique de gestion des mares, ilots de fraîcheurs, suivi de l’avifaune, … Mais poser la question de quelle biodiversité dans nos villes en 2080, c’est écouter le silence en retour.
Parler d’adaptation n’est pas si simple
Le mot lui-même, ADAPTATION, semble être quasiment tabou. Ou ferait peur, ou renverrait tellement à un inconnu hors de portée qu’alors le mot s’effacerait. Pourtant, il s’agit là de l’inéluctable chemin. Si les décideurs n’osent pas, faut-il que les plumes qui dessinent pour eux les villes soient plus ambitieuses?
« On sait faire, mais il faut que les maîtres d’ouvrage nous le demande. »
– Parole d’architecte –
Philippe Madec de répondre plus tard dans les débats que les architectes gagneraient à ne pas faire ce qu’on leur demande…
Il faudra sans doute au CEREMA réorganiser de nouvelles rencontres, en espérant que l’idée d’adaptation aura cheminée dans les esprits, passant du concept à l’aiguillon des politiques publiques.