Pour voyager, une carte peut me suffir. Tracer des lignes imaginaires, rêver des destinations lointaines. Un livre aussi peut transporter dans l’espace. Un livre peut même offrir le don d’ubiquité. Etre à Chicago, et à la fois en Egypte, au Caire ou ailleurs. Cette magie des mots, je l’ai tenue quelques jours entre mes mains la semaine passée.
Chicago est un roman de Alaa El Aswany, traduit de l’arabe par Gilles Gauthier et paru chez Actes Sud. Une traduction de plus me direz vous!
El Aswany, je l’ai découvert à l’époque du succès de son précédent roman, L’immeuble Yacoubian. Je ne l’ai pas lu. Je n’aime pas lire les livres qui ont beaucoup de succès, car j’ai alors terriblement peur d’être déçue.
Alors, j’ai acheté Chicago.
Un éclairage romanesque sur le fonctionnement de la société égyptienne, telle que la porte en eux des expatriés à Chicago, jeunes, vieux, croyants ou pas. Ce livre, ça a été pour moi comme être une petite souris et découvrir la place et la forme que l’islam prend dans la vie de personnages très différents: une jeune fille pieuse et curieuse, un manipulateur égocentré, un jeune révolutionnaire, un homme en quête d’amour, … Politique, culture, religion, ouverture au monde, ce sont toutes ces facettes de vies qui remplissent les pages de Chicago. C’est beau, c’est fascinant, c’est triste et optimiste à la fois.
« J’ai écrit le paragraphe précédent pour commencer mon récit, puis je l’ai effacé. Il ne me plaisait pas. J’ai décidé d’écrire avec simplicité ce que je ressentais. Je ne publierai pas ces pages et personne en dehors de moi ne les lira. J’écris pour moi, pour enregistrer ce tournant dans ma vie. Je suis maintenant transporté de mon ancien monde, le seul que j’ai connu jusqu’ici, jusqu’à un monde nouveau, stimulant, plein d’aléas et de promesses.
Je suis arrivé ce matin à Chicago« .
[…] vous ai parlé des livres que j’ai lus cet été sous le soleil crétois, ici et là. Mais il en manquait un, "Ne lâche pas ma main", un roman écrit par Michel Bussi. […]