Mille nuits aux quatre murs quelconques, composez le 9, estampillé Maison du Monde ou presque, et toujours ce flacon, avec soi emporté, là déposé, respire, quelques gouttes d’un possible chez soi
Ce lit de quelques années, poing serré, index gonflé, écoute la nuit, entends ce qui sourd, saisis l’air autour figé, il faut pourtant dormir
Sommeils électriques, hier ou là-bas, comme la peau nue comme le ciel ; il y a toujours une fenêtre à ouvrir en grand, s’allonger devant, bercée, le vent respire dans les rideaux d’orages gonflés
Deux nuits pas une de plus ; murs rayés, temps haché, lumières blanches en ricochet, 20 secondes recroquevillées, transpirées, contractées
Une pierre large et plate, plus bas une rivière assoiffée, il est encore frais le long du dos ce bout de monde, léger, humide le sommeil étoilé dévalant prudent les falaises
Je ne voulais pas dormir car il y avait ces pages et cette lampe cassée à côté, paupières livrées dans un combat contre leur propre pesanteur
Ce lit occupant tout l’espace et ce casque vissé sur les oreilles de cette nuit, trop forte la musique vissée dans les entrailles de ce sommeil
Langue anisée, je souris encore, anisé aussi le matelas, seul un cafard passe.
Il y a tant ici à regarder, tout est reconnu, le moindre objet aimé et pourtant, rien ne compte plus que la couverture sur soi refermée, seule gravité au corps imposée.
La chambre résonne, le ventilateur souffle, la peau transpire, chaque bruit se glisse sous les draps : qui dedans, quoi dehors, et cette voix, et ce pas, ha cette nuit-là !
Notice : « ici, j’ai dormi », « partout ailleurs, j’ai dormi », « là-bas je n’ai pas réussi », « l’endroit compte-t-il vraiment ? » le sommeil est venu avant la réponse.