Une semaine, 7 jours, c’est rien.
Une semaine que je suis ici à Madrid: tournez la page, majuscules, nouveau chapitre.
Pendant des semaines, ce 25 juillet m’aura paru être l’horizon et pourtant il s’est rapproché, doucement, lentes secondes. Enfin j’y suis. Plus sept même. Fulgurantes journées où la chaleur tente en vain d’effondrer mon excitation, de la tarir à coup de sols brûlants et d’air trop sec. Rien n’y fait. J’ai envie de tout. Du bleu du ciel, du vin, de longues soirées, de sueur, de terrasses, de courtes nuits, de rames de métro, de longues marches, de lumière au petit jour, de me perdre, de courir, de goûter, de danser, d’enlacer, de regarder, d’entendre, de sentir.
Mais je trimbale aussi quelques peurs. A partir de septembre, je vais devoir aller chercher jour après jour mon intégration. Je n’aurai ni collègues de boulot, ni camarades de classe pour apprendre la langue et tout ce qui va avec. Je n’ai jamais vécu dans une grande ville et me voilà dans une capitale. Comment rencontrer des gens dans ce vaste univers, partager des intérêts alors que je suis loin, si loin, d’être capable de me présenter, de dire ce que j’aime, ce qui me passionne dans cette langue, belle inconnue que je crains un peu farouche ? Il me faudra aller à la conquête de cette nouvelle vie. Rien ne viendra à moi, tout devra partir de moi. Un plan d’attaque, voilà ce dont j’ai besoin.
Et puis tout ce que je quitte. Non pas « ce ». Les personnes que je quitte, amies, réseaux, contacts, toi peut-être. Qui va m’oublier? Ces quelques kilomètres de plus vont-ils me faire disparaître? Alors oui, les réseaux sociaux mais rien ne remplace un sms, un court appel suivi en quelques instants, quelques jours tout au plus, d’une accolade, de verres partagés, de rires en têtes à têtes, d’histoires à se confier, petites ou grandes.
Mais si je suis sincère, je vois bien que j’ai peur et qu’à la fois je suis heureuse d’être confrontée à toutes ces questions. J’aime le doute. J’aime ne pas déborder de certitudes. Ça me rend fragile et forte à la fois. Me voilà gâtée. Ici et maintenant je me sens bien vivante, libre, pleine d’envies, de désirs et aux commandes. Dans cette histoire, rien n’est compliqué, rien n’est totalement simple, tout est là devant. Juste un chemin inconnu qui peut s’inventer sous mes pieds, tel que je le dessine.
Mais pour l’heure, ce que je dessine sur cette grande page blanche, c’est ça: une grande serviette étalée, dessus: moi. En prime un short, l’ombre d’un palmier, un t-shirt trop grand, à peine une brise dans les cheveux, un livre là posé. A la main, une bière. C’est que tout va bien.
une voie cyclable directe
un jumelage madrid bourkachard
et non l’amitié est un fil rouge tendu et perenne
belle instalation madrilène
Merciiii 🙂