La fondation Cognacq-Jay a 100 ans. Et ça se fête! Pour l’occasion, et parmi d’autres événements tout au long de cette année, le philosophe et sociologue Saul KARSZ était l’invité d’une demie journée de réflexion sur le thème « Participer! (ou pas), Les défis de l’accompagnement participatif ».
Vous l’avez compris, j’animais cette rencontre. Et une fois encore, ce fût l’occasion de belles rencontres: Saul bien sûr mais aussi Catherine – nous nous croisons de plus en plus souvent! – de la Fabrique Créative de Santé, Félix de l’association CapaCités et Catherine d’AERI. Entre conférence et ateliers pratiques, la question de la participation était au cœur des débats et des exercices immersifs.
Mais j’en reviens à Saul. En 1h20, il a questionné le mot et l’idée de participation. C’est tout l’enjeu du périmètre de la participation qu’il a mis en évidence.
« Quelle participation? Le choix des petits pois? »
La participation doit-elle se limiter à la « cible » de l’organisation – ici, les structures d’accueil du médico-social – ou doit-elle/ose-t-elle s’intéresser à ses propres équipes?
La participation, même et surtout lorsqu’elle est légale, donc une injonction, ne peut se décréter. Elle ne peut qu’être un processus évolutif , inscrit dans le temps long, pour, petit à petit, viser l’appropriation par ses parties prenantes.
La participation est par nature inégalitaire. Il faut le reconnaître et l’accepter pour y faire face. La participation est un espace où les pouvoirs, influences, des uns et des autres diffèrent.
La participation, si elle n’est pas que façade, doit accueillir la contradiction, la dissidence, la controverse. Oui, il faut accepter, voire encourager la contradiction. C’est ainsi que naissent les échanges les plus riches et les choix les plus éclairés!
La participation, une mise en scène?
L’après-conférence a pris la forme d’ateliers immersifs de découverte de process participatifs: théâtre, spatialisation des corps, méditation, … A chaque fois, il s’est agit de mise en scène. Non au sens de fiction, mais au sens de transformer l’espace dévolu à la participation en un lieu où se joue un temps particulier, celui de la participation. Comme s’il fallait créer une nouvelle relation des corps à l’espace et au temps pour se rendre disponible à la participation: casser les codes, déjouer les inégalités en présence, rendre l’espace aux participants…