A l’occasion de la 14ème édition du festival Couleurs d’Afrique, organisé par un collectif d’associations en partenariat avec la ville d’Elbeuf, Ghilas Aïnouche, dessinateur de presse algérien, était l’invité d’honneur d’une conférence-débat sur l’avenir de la liberté de la presse.
A ses côtés, Anthony Quindroit, journaliste de Paris-Normandie et moi, pour échanger nos regards sur cet enjeu de société. Le tout, orchestré par les équipes de Berbère Télévision.
Je suis vraiment ravie d’avoir eu l’occasion de rencontrer Ghilas. Un jeune homme épris de liberté qui a choisi de faire du crayon son métier, avec pour parrains l’équipe de Charlie Hebdo depuis début 2014. Puis les attentats de janvier 2015 sont passés par là. Cabu disait à Ghilas de revenir vivant d’Algérie. Jamais il n’aurait imaginé que la tragédie pouvait avoir lieu en France.
« En Algérie, la liberté d’expression a été arrachée avec le sang des journalistes. »
L’histoire de l’Algérie a appris à Ghilas, depuis longtemps, le prix de la liberté. Des morts il y en a eu, des menaces il y en a. Mais vivre, parler, écrire, sourire c’est la vie que Ghilas a choisi de vivre au quotidien. Armé de son crayon, il veut briser les tabous, sensibiliser aux véritables enjeux de société.
« Ce ne sont que des dessins, pourtant que les autorités prennent au 1er degré. Mais quand on me menace et que je porte plainte, on me répond que ces menaces ne sont que des mots! »
Que souhaiter d’autre à Ghilas que de continuer à dessiner, à nous montrer ce que parfois nous ne voyons plus. A bousculer nos sociétés. A garder les yeux ouverts et la main alerte. A pousser le trait, à grossir nos travers, à être libre surtout, toujours et encore.
BONUS – Ghilas Aïnouche à mon micro
La conférence, ou des extraits, sera rapidement disponible sur Berbère Télévision.
Retrouvez les dessins de Ghilas publiés dans le journal algérien TSA.
Le festival Couleurs d’Afrique se poursuit jusqu’au 21 mai. Toutes les infos.