La carte des nouvelles Régions, 13 au 1er janvier 2016 en France métropolitaine, est sans aucun doute un changement considérable pour les associations. Doivent-elles elles aussi changer de périmètre? En Normandie, cette question est partagée par nombre d’acteurs associatifs. Afin d’apporter des éléments de réponse, les chambres régionales de l’économie sociale et solidaire de Haute et Basse Normandie, avec Haute Normandie Active, organisent un cycle de formation collectif. J’ai eu le plaisir d’animer la première demi-journée: un grand débat sur la réforme territoriale, ses impacts et des pistes pour travailler sur des coopérations voire fusions entre associations.
Gwenaël Leblong-Masclet, de l’IEP de Rennes; Claire Bizet du Mouvement associatif, Flavie De Jaurias de France Active étaient les intervenants. Les échanges avec la salle étaient particulièrement riches, parce que la réforme, la réorganisation des compétences dans un contexte budgétaire contraint est en lien direct avec l’avenir des associations.
Il n’y a pas de vérité absolue en la matière, mais voici les principales questions qui ont été abordées:
- Les territoires reconfigurés:
- le processus de métropolisation contribue-t-il à une fragilisation accrue des zones rurales et périphériques?
- comment éviter les logiques de mise en concurrence entre association, par les pouvoirs publics?
- quelles nouvelles modalités de mise en réseau pour que les associations pèsent auprès des collectivités?
- Le projet associatif: En 20 ans, les associations sont passées du financement de leur projet associatif, au financement sur appel à projets, d’opérations spécifiques déclinant le projet associatif.
- Comment faire valoir un projet global quand les pouvoirs publics attendent des projets calibrés pour l’instruction, obérant ainsi la capacité d’innovation territoriale et d’expérimentation?
- Comment inciter les autorités à penser en coût global et particulièrement en coûts évités, qui leur permettrait de mesurer l’impact préventif de l’action associative?
- Comment ne pas tomber dans la posture d’opérateur ou de prestataire pour le compte des collectivités, afin de réaffirmer et faire valoir les spécificités de l’engagement associatif?
- Les financements:
- La diversification des ressources, l’hybridation est-elle aujourd’hui incontournable?
- Comment mobiliser les entreprises, qui connaissent également la crise?
- La gouvernance et les partenariats:
- Le design des politiques publiques offre-t-il des perspectives nouvelles?
- Comment faire valoir les valeurs de « bien commun » de l’action des associations, en terme de lien social notamment?
- Comment engager un rapprochement stratégique entre associations?
Bref, des questionnements de fond, un public engagé apportant témoignages, réflexions, questions et le tout dans une ambiance constructive. Je souhaite de tout cœur que leur travaux collaboratifs vont faire émerger des pistes opérationnelles et peut-être aussi des éléments de plaidoyer à soumettre aux autorités régionales mais également dans les intercommunalités.