Jeudi 1er octobre, j’aurai le plaisir d’animer un colloque, à Louviers, sur le thème de la lutte contre le non-recours aux droits.
C’est un vrai beau sujet. Mais qu’entend-on par non-recours? Pour quels droits? Qui est concerné?
Philippe WARIN, politiste, directeur de recherche au CNRS et responsable scientifique de l’Observatoire DEs NOn REcours aux droits (ODENORE) participera à la rencontre. Pour situer la question du non-recours, je vous propose de regarder cette vidéo de l’excellent mag Thinkovery: M. Warin y définit la notion de non-recours aux droits sociaux.
(cliquez sur la photo pour accéder à la vidéo)
« Personne n’existe s’il ne dérange pas au moins quelqu’un. »
– Jean Furtos –
S’intéresser au non-recours aux droits, c’est aussi porter son regard sur l’invisibilité sociale. Absence de données, mise hors-champ d’une certaine stigmatisation nées des critères d’éligibilité ou du miroir médiatique (déformant), choix délibéré d’auto-exclusion, zone de vulnérabilité: les facteurs sont multiples et complexes mais doivent être appréhendés par les pouvoirs publics s’ils souhaitent offrir des solutions d’accès adaptées, souples pour répondre aux besoins des publics. Mais quels publics justement? On pense en première approche aux publics précaires. Pourtant, a priori, toute personne peut un jour ou l’autre être concernée. J’ne reviens à Philippe Warin, qui milite pour que soit élargie la notion de non-recours: elle peut concerner des prestations sociales, mais aussi la santé, la justice, … Et de quoi naît-elle? D’un désintérêt, d’un désaccord, d’un choix de ne pas être « référencé », …
« le non-recours renvoie à toute personne qui – en tout état de cause – ne bénéficie pas d’une offre publique, de droits et de services, à laquelle elle pourrait prétendre. »
Tout au long de cette journée du 1er octobre, 4 temps d’échanges se succèderont pour rendre lisible, visible, audible un phénomène qui est loin d’être anecdotique et qui mérite un traitement coordonné entre tous les acteurs.
Et puisqu’il faut toujours conclure par une ouverture… Peut-être un peu éloignée celle-ci mais allons-bon. Il est un droit, celui du vote, qui fait l’objet d’un non-recours de plus en plus significatif. Et si on analysait l’abstention à l’aune de tout le travail de recherche sur le non-recours aux droits, je suis persuadée que là aussi on approcherait et on objectiverait des ressorts que le simplisme forcené des soirées électorales ne donne pas à voir. En voilà un vaste et autre beau sujet de réflexions…