Mais revenons au thème de la semaine. Dans cette édition, forcément, c’est l’après séquence 7/11 janvier qui est au coeur. Auteurs, politologues, philosophes, partagent leurs questionnements et parfois leurs réponses aussi. Dès lors, une des richesses incontestables de Le 1, c’est que cette pluralité d’angles, de visions permet d’affiner son propre regard. On entend des arguments, on fait sien certains, on récuse d’autres, bref on grandit. Et puis on y trouve aussi de la poésie…
Il ne faut pas mentir,
Rien n’est si mort qu’un mort.
– Mais c’est vrai que des morts
Font sur terre un silence
Plus fort que le sommeil.
Guillevic
Cet article est un peu dithyrambique mais on aligne tellement souvent la presse « trop ceci, pas assez cela, etc » qu’il fait bon reconnaître le bon et le beau.
[highlight]Une armée de plumes[/highlight]
Cette semaine, les contributeurs de Le 1 ont renforcé ma croyance (oui, je crois!) en la culture comme issue puisque c’est bien d’obscurantisme et de manque de curiosité dont souffre ce début de siècle.
Parce qu’elle est immense espace de liberté, où l’on peut tout dire, où l’on peut côtoyer le mal, raconter l’horreur, s’affranchir des règles de la morale et de la bienséance, la littérature est plus que jamais nécessaire. Elle ramène de la complexité et de l’ambiguïté dans un monde qui les rejette »
Leïla Slimani
Ce numéro évoque aussi un texte du philosophe Abdennour Bidar paru dans le Huffongton Post (édition Canada, octobre 2014). Quand j’avais lu cet article « Lettre ouverte au monde musulman », j’avais été très touchée et en avais beaucoup parlé autour de moi. Lisez-le, il pose des questions nouvelles. Dans Ce 1, vous lirez également « To be or not to be Charlie », « Une unité en trompe l’oeil », « Le fardeau de la représentation », … Et puis le Un, c’est aussi déplier, replier, retourner (je voudrais presque des ciseaux, un pot de colle et être une enfant!).
La Mecque aujourd’hui, c’est Las Vegas plus la charia. Déculturation et absence de transmission conduisent toute une génération à se constreuire un islam réduit à des normes explicites (charia) et à des slogans détachés de tout contexte social (djihad); la « communauté » n’a aucune base sociologique réelle (institutions représentatives, réseaux scolaires ou associatifs): elle est la mise en scène d’elle-même et rentre en ce sens dans la société du spectacle.
Olivier Roy
Tout le reste, à vous d’aller le découvrir… Il ne me reste donc plus qu’à vous souhaiter un bon 1!