Peine perdue, c’est le titre du roman que je viens à l’instant de finir. C’est la première fois que je lis un bouquin d’Olivier Adam. J’ai beaucoup aimé.
Parce qu’il est construit autour de 22 personnages, tous blessés avançant à tâtons, mus par une énergie trouble, celle de la survie,
Parce que du soleil qui abreuve les terres du roman, c’est l’aveuglement plus que la lumière qui règne, la sueur et son odeur âcre, la terre comme les esprits, asséchés,
Parce que la vie est triste parfois, parce qu’elle ne répond a aucune règle trop logique ou trop facile,
Parce que ce fameux destin est sans doute caché au fond de nos tripes, bien caché, terré.
Elle est en colère c’est tout. En deuil. C’est vieux comme le monde. Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. La danse de ceux qui restent.
J’ai aimé le contraste saisissant entre le récit et le paysage « idyllique » qui l’entoure: une nature de carte postale, des vies à l’exact opposé. J’ai aimé la vérité des personnages, j’ai le sentiment de les avoir déjà croisés, ici ou là. J’ai aimé que l’histoire en reste là.
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L’autre jour, dans ma voiture, j’ai écouté Vers les lueurs de Dominique A, juste après avoir lu un chapitre de Peine perdue. J’ai eu la sensation que les mots et les sons se mêlaient harmonieusement: l’appel de la lumière et pourtant ces genoux écorchés, ses paysages gâchés. Alors si l’envie vous prend, je le souhaite, d’ouvrir Peine perdue, écoutez Vers les lueurs. Vous me direz si cela vous a projeté vers le bleu.