Malgré tout, le sexisme reste profondément ancré dans notre culture. Je me sens féministe. Pas militante, juste consciente des inégalités profondes que subissent les femmes ici et partout, du chemin à parcourir, de l’importance des principes à inculquer aux enfants, de la transformation nécessaire de notre monde. WaWW. C’est dit. Et pourtant, une anecdote, aujourd’hui même, m’a rappelé combien les racines du sexisme sont profondes, là où on ne les attend pas. Je vous raconte. Ce soir j’étais dans un train, Paris-Rouen mais peu importe. Je somnolais. Une femme entre dans le wagon, voix tremblante et yeux grands ouverts, mouillés « Est-ce qu’il y a un médecin ou une infirmière pour nous aider? Une femme fait un malaise à l’étage ». Après quelques secondes, le temps de me réveiller vraiment, je l’invite à repartir dans l’autre sens et moi je vais chercher plus loin. Me voilà traversant chaque wagon répétant mécaniquement cette question « Y a-t-il un médecin ou une infirmière parmi vous? Une femme fait un malaise ». Plus loin, une femme se lève « Oui, moi! » Elle me suit. La première femme avait trouvé un contrôleur, j’arrive alors « j’ai trouvé une infirmière! ». La femme répond « Non, médecin. Je suis médecin ». Elle l’a dit fermement et elle avait raison, elle aurait même pu me jeter un regard noir. Ainsi, j’avais involontairement renouvelé ces paroles ou présupposés sexistes que je déteste entendre, appliquant inconsciemment l’équation infirmière = femme. Médecin = homme. J’ai eu profondément honte. J’étais dépitée. Oui, les racines sont profondes. Oui, le chemin est long.
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Vous vous dites sans doute « Mais cette femme, ce malaise, que lui est-il arrivé? » Je me suis contentée de trouver un médecin. Le reste ne me regarde pas. Je sais juste que les pompiers sont venus la prendre en charge à l’arrêt suivant.
[…] Malgré tout, le sexisme reste profondément ancré dans notre culture. Je me sens féministe. […]
Merci Virginie pour ton indulgence… 😉 Cette petite anecdote m’a permis d’encore plus prendre conscience du travail à mener, sur soi en tout premier lieu.
C’est vrai les racines sont profondes et si prégnantes dans la société… et bien que considérée comme féministe par mon entourage (et ça me va bien !) je me surprends moi aussi à faire perdurer certains clichés avec ma fille et je m’en veux terriblement…
Hé oui, c’est dur de ne pas tomber dans ces tristes travers! Courage!! (je m’encourage aussi par la même occasion!) 🙂