Cette question, je me la suis posée en suivant l’Affaire Galliano. Oui, quand on parle de mode éthique, forcément, on pense au coton bio, on pense aux filières « commerce équitable », etc.
Et puis finalement, avec le cas John Galliano, je me demande s’il faut attendre de la mode qu’elle soit éthique non pas seulement dans l’acte de production mais aussi dès l’acte créatif, même avant! L’éthique doit-elle présider à l’esprit qui imagine une silhouette?
Il y a quelques temps, je me demandais si la mode pouvait être une idéologie. Si jamais cela était le cas, alors on pourrait imaginer que ses héraults, les créateurs, soient porteurs d’une éthique, humaniste tant qu’à faire. A défaut d’une idéologie – je l’avoue c’est peut-être pousser Lara Stone dans les tréfonds du catwalk (ou pousser mamie dans les orties mais c’est moins raccord avec le sujet!) – la mode et les créateurs entrent dans la catégorie des influenceurs. Alors pèsent sur eux le poids de leur impact sur les influencés.
Les politiques, certains people, sont ramenés à leurs propos, même off; sont ramenés à leur croyance (une pensée pour Tom Cruise…). Les créateurs de mode doivent-ils rentrer dans ce club? Doivent-ils, au titre de leur extrême visibilité, être jaugés à l’aune de leur éthique personnelle?
Dans le cas Galliano, évidemment, la présomption d’innocence joue.
Chacun pense ce qu’il veut mais le racisme et l’antisémitisme ne devraient pas exister… (Belle porte ouverte!).
Personnellement, je suis d’accord avec la suspension de JG. Oui, même si The Sartorialist ne pense pas comme moi. Tout n’est pas réglé, la justice devra faire son oeuvre mais sérieusement, c’est inadmissible! Même ivre! Moi, si j’étais ivre, bon ça n’arrive JAMAIS Ô grand JAMAIS, je ne pourrais jamais dire des trucs pareils. Je dirais des conneries, mais pas celles là!
L’éthique de la personne publique… Vaut-il mieux mentir au public en donnant à voir une image lisse et garder ses idées nauséabondes pour soi? Vaut-il mieux être transparent?
Céline, l’auteur, est au coeur de débats sans fin. Peut-on totalement distinguer son oeuvre de sa pensée? L’oeuvre, qu’il s’agisse de littérature ou de mode, peut-elle être envisagée en oubliant l’esprit créateur?
Qu’en pensez-vous?