Une ville (13 boucles) est mon premier livre de 2014! Un petit livre qui m’a prise par la main. Je me suis toujours demandée ce que veut un auteur. Ce qu’il veut provoquer, susciter chez ses lecteurs. Je ne sais toujours pas mais avec Une ville, ma sensation de lectrice, a été précise.
L’auteur, Emmanuel Delabranche, décline en 13 boucles une ville. Cette ville, pages après pages, en un souffle je l’ai parcourue. Le rythme du texte, c’était comme regarder un paysage à travers la vitre d’une voiture en mouvement et le décrire sans rien en perdre. Le rythme du texte, c’était comme une déclaration d’amour, à un ancien amour. 13 boucles comme un tourbillon, un souffle. Une ville avec ses rides, ses pleins, ses secrets, ses entrailles. Je n’avais jamais ressenti une ville ainsi, à travers le regard d’un enfant ou d’un homme qui un jour le fut et s’en souvient. Le corps d’une ville, ses formes. Et les gens aussi, le sang de la ville, et puis un sentiment entre la nostalgie et la tristesse, une tristesse que je ne saurais décrire, à cause de l’architecture, des formes, des horizons ou des perspectives perdues, peut-être. A cause des gens qu’on oublie, des villes désincarnées qui sont dessinnées puis vendues pour de belles cartes de visite.
« de reprendre son rêve le continuer rien de plus facile que de marcher ainsi d’épuiser son corps »
« les rues sont larges et droites l’étendue urbaine fait du bien loin de s’y placer on y prend vie on y devient et ce vide ce creux dans la main comme seins »
« elle est belle la prison et sans fausses promesses ouverte si peu qu’on ne s’échappe qu’avec l’aide du ciel et de quelques ailes elle est belle la prison »
« elle s’éloignait se retirait étirant l’estran et formant place la plus grande de toute la ville et revenait reprenait »
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