Petite, je ne fêtais pas Noël. Petite, ma fille l’est encore. Mon fils encore plus. Aujourd’hui, leurs yeux étaient immenses quand leur père a fait entrer le sapin dans le salon. Encore plus quand ils ont ouvert le carton aux guirlandes. Puis ils ont voulu dessiner, pour le Père Noël, pas une liste, mais un cadeau qu’il pourra emporter avec lui. C’est mignon tout ça et en même temps, ça m’intrigue ce grand mensonge organisé. J’ai toujours eu du mal avec ça. Alors, le baratin sur la cheminée, je laisse mon mari en parler. J’ai hâte que ma fille n’y croit plus. J’ai hâte que mon fils grandisse aussi, pour ça aussi. Moi, ce que j’aime de Noël, c’est que l’année sent le sapin, avec du blanc, du brillant, du rouge, des flocons, des volutes devant les bouches, les chaussettes immenses et chaudes, le thé aux épices. Je voudrais passer Noël au bord de la mer. Une plage comme sans fin. Une mer à l’écume épaisse. Du vent. Pas de ville derrière. Juste une cabane, confortable et chaude. Une soupe peut-être. De l’amour, à coup sûr. Un véritable cliché. L’année se finit, de clichés en clichés, impossible de vraiment y échapper, même on se laisser porter.
Déc
01