Une peut-être nouvelle aventure s’ouvre pour parler de la Haute-Normandie autrement…
Mardi 22 octobre, j’ai effectué un test pour l’émission La Quotidienne de La Chaîne Normande. Le concept que j’ai proposé est simple et tient en deux mots, Autrement dit. je ne sais pas encore s’il y aura une suite, mais c’était une expérience vraiment intéressante, je dirais même un défi à relever.
A l’occasion de cette grande première, j’ai voulu évoquer la deuxième vie que nous pouvons donner à nos vêtements.
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La vidéo de l’émission (22 octobre 2013)
(Plateau 2 à 21’53 / chronique à 26’30)
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Je vous propose ici de vous livrer la version écrite de la Chronique.
Vêtements de grossesse, vieux vêtements, les enfants qui grandissent, envie de changer sa garde-robe, … Bref, on garde souvent chez soi des cartons plein de vêtements qu’on ne porte plus. Alors oui, la première solution, la plus immédiatement rentable c’est de les vendre : à l’occasion de foires à tout mais aussi sur Internet où de nombreux sites offrent cette opportunité. On peut aussi faire du troc, après avoir fait le tour de ses proches.
Une autre possibilité, c’est tout simplement le don. Oui, le don pur et simple. Dans les villes, dans les villages, on trouve de plus en plus de bornes de dépôts pour le textile et les chaussures. Mais je vous pose la question : Que deviennent exactement ces vêtements ?
En Haute-Normandie, plusieurs opérateurs sont sur le terrain, des associations comme la Croix Rouge et d’autres encore récupèrent les vêtements et les distribuent ou les vendent pour des sommes modiques à leurs bénéficiaires ou dans des boutiques ouvertes à tous. Et ce phénomène va monter en puissance puisqu’en France, on collecte ainsi 150 000 tonnes par an, avec un potentiel estimé à 600 000 tonnes.
Aujourd’hui, j’ai donc envie de vous parler de deux filières de recyclage, qui apportent de réelles plus-values, en terme d’emplois, d’insertion et d’innovation industrielle.
Commençons par l’association Solidarité Textiles. Créée en 1995, elle propose 84 points de collecte sur l’agglomération rouennaise, où environ 900 tonnes de vêtements sont collectés chaque année. Cette collecte, depuis maintenant 18 ans, c’est 450 personnes, principalement des femmes, qui ont pu bénéficier d’un emploi et d’un accompagnement social. Aujourd’hui, l’association emploie en tout 50 personnes.
L’objectif de l’association est simple : installer 1 conteneur de récupération par tranche de 2 000 habitants sur la CREA, ce qui signifie de nouveaux emplois à la clé.
Vos vêtements, nos vêtements, sont alors triés puis sont orientés vers deux filières de réemploi : des dons à des structures d’accueil et d’hébergement de personnes démunies, ou bien la vente via l’entreprise d’insertion rouennaise Frip & Co qui dispose d’une boutique à Rouen, ouverte aux particuliers (13 rue de l’hôpital) et qui assure également la vente à des grossistes pour l’exportation notamment.
Et ce n’est pas parce que l’on parle de vieux textiles qu’il n’y a pas de place pour l’innovation, la recherche et le développement ! Solidarité textiles participe à une plateforme de R&D, qui planche, entre autre, sur la détection, le traitement et le recyclage des textiles en polyester et polyamide pour leur donner une seconde vie… Pour en savoir plus, RV le 15 novembre entre 9h et 17h à Notre Dame de Gravenchon à l’occasion de la semaine de l’innovation organisée par Seinari – nom de code OPTRITEX pour Optimisation du Tri des Textiles.
L’autre acteur majeur en région Haute-Normandie, c’est Le Relais. 240 conteneurs sont répartis sur toute la région. 1 200 tonnes sont ainsi collectés chaque année. A l’échelle nationale, le relais collecte 55% des textiles, sur 16 000 conteneurs, soit 90 000 tonnes en 2012. En termes d’emplois, ce n’est pas rien ! 2 200 emplois depuis la création de l’activité. Les textiles collectés ici en Haute-Normandie sont triés sur trois sites : dans la Somme, en région parisienne et près de Dreux. Puis ils reprennent vie en boutiques, en chiffon d’essuyage dans l’industrie automobile, à l’export (49%) vers 3 relais, créés au Burkina-Faso, au Sénégal, à Madagascar, …
25% de cette collecte va d’ailleurs trouver une nouvelle vie, plutôt insolite… Les vêtements en coton, dont l’état interdit le réemploi en tant que vêtements vont être défibrés puis transformés en laine d’isolation pour le bâtiment, appelée Métisse.
Autrement dit, nos vêtements peuvent faire du bien à la planète en contribuant à l’efficacité énergétique des bâtiments, autre enjeu de taille… Pas mal non ?
[…] 30 octobre, je poursuivais l’expérience initiée le 22, sur La Chaîne […]
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