Aujourd’hui, je vous emmène à Montréal! Oui, ça bouge à Montréal, les initiatives n’y manquent pas. Vous vous souvenez de Daisy?
Cete fois-ci, le guide, c’est Nicolas…
Nicolas, qui es-tu? Où es-tu?
Je suis français, 42 ans, marié, 3 enfants, et je vis à Montréal depuis 2000. J’habite un bas de duplex dans un quartier familial très vert mais où les jardins sont petits. Développeur logiciel depuis toujours, je me suis mis à mon compte en 2006 et c’est quelques années plus tard que mon intérêt pour le jardinage a commencé.
PlantCatching, c’est quoi?
PlantCatching permet gratuitement à toute personne dans le monde d’enregistrer des dons de plantes en terre, bulbes, graines, matériaux de jardinage et même maintenant surplus de récoltes, et de rechercher sur une carte les dons des autres jardiniers faits autour de chez vous. Ce service se démarque de forums ou de sites de petites annonces classiques par le côté spontané et rapide des dons (notamment en mode public, mode que vous trouverez expliqué sur le site) et la facilité d’accès aux plantes ou autres objets disponibles dans son voisinage. Tout item inscrit sur le site est gratuit. Ce n’est pas la notion de partage qui est mise en avant sur PlantCatching mais l’altruisme naturel du jardinier.
Comment est-né ce projet?
L’initiative citoyenne PlantCatching est née de la simple idée que l’on devrait pouvoir trouver dans son quartier des végétaux donnés par nos voisins jardiniers. Après avoir dépensé beaucoup d’argent en pépinière pour un jardin aux conditions difficiles, c’est le rêve que j’ai voulu concrétiser, d’autant plus qu’un tel projet n’existe pas. Mon métier me facilitant la tâche, je me suis lancé en considérant le tout comme une expérience. J’ai démarré le service rapidement afin de ne pas trop passer de temps au développement et de voir la réponse du public. Elle fût bonne.
De quoi es-tu particulièrement fier dans ce projet? Un événement, une rencontre, …
Je suis surtout fier d’avoir mené PlantCatching là où il en est aujourd’hui. Par le passé j’étais habitué à un travail plutôt solitaire à mon bureau. Ici, il a fallu que je me dépasse pour apprendre à tisser les bonnes relations et à présenter le projet lors de diverses manifestations. Je n’en reviens pas encore aujourd’hui d’avoir été mentionné à la radio et à la télévision à des heures de grande écoute. J’aurais pu me sentir écrasé dès le début par l’ampleur de la tâche à accomplir mais j’ai simplement réussi à négocier les difficultés étape après étape.
As-tu des temps forts prévus en 2013?
Au lieu de temps forts, c’est plutôt un défi continu qui m’attend pour cette 2ème année de vie du projet. L’hiver dans l’hémisphère nord a bien-sûr ralenti l’activité sur le site web. A la fin de l’hiver, il va falloir relancer la machine, motiver les jardiniers, continuer les efforts de communication pour qu’on en parle et reparle. Mais des temps forts, je sais qu’il y en aura, tout comme l’année dernière. Ils se présenteront un peu au dernier moment.
Le terme « BiodiverCité », ça t’inspire?
Il représente pour moi la multitude de projets portée par la mouvance actuelle de l’agriculture urbaine. J’espère que tout cela n’est pas qu’un effet de mode et que tous ces projets nous montrent la réelle volonté des citoyens de sortir d’un monde qui a pris une mauvaise direction. C’est en milieu urbain que le contraste se voit tout naturellement et qu’une volonté de rapprochement avec la nature apparait.
Si tu devais me faire découvrir la « BiodiverCité » dans ta région, où me conduirais-tu?
Montréal est très active sur le plan de l’AU. Il y a eu l’année dernière des consultations publiques dans ce domaine et, cette année, la ville va publier ses recommandations. On risque donc de voir un peu partout les projets se multiplier. En éte, je t’emmènerai admirer toutes les petites ruelles vertes de la ville puis nous ferions une visite des fermes LUFA, les premières serres commerciales sur le toit d’un bâtiment. Le parc du Mont-Royal et celui du jardin botanique seraient bien-sûr inclus dans la visite, ils sont au cœur de la ville. Nous finirions par travailler une petite parcelle potagère au jardin collectif dans mon quartier.